C&H. II : La chute de Trinitea

Comme à l’accoutumé, la Gardienne Banabar entre dans la salle de cours. Les étudiants du jour reprennent place, et le calme vient ordinairement. La vieille Twi’lek affiche un grand sourire, tandis que l’holo-enregistrement commence à se lancer, cristallisant cette nouvelle leçon sur les origines de la nouvelle Trinitea.

Après quatre siècles d'âge d’or, suite aux terribles évènements du Second Grand Schisme, notre belle civilisation s’est confrontée à un mur. Trinitea s’était agrandi. Par cela, je mentionne l’élévation des villes d’Horizon, et la montée d’Isile, notre capitale. Les autres cités se sont améliorées en ces temps d’accalmies. Aucun grands conflits, ni de véritables conquêtes, cet âge d’or a grandement bénéficié à notre État. Mais comme certains le savent, rien n’est éternel…

Isile, avant la guerre...:

Vers l’an 450 après le Début de la Colonisation d’Horizon, suite à notre développement et à l'émergence de notre planète sur la scène galactique, nous avons été l’objet de convoitises. La République Galactique, craignant une quelconque concurrence sur les mondes d’Ilum et d’Aldérande, a entamé une succession d’attaques diplomatiques. Aggravant les relations trinitaines avec les voisins des différentes cités, le Sénat de la République a cherché à mettre son emprise sur notre nation. Dans notre volonté de neutralité et de pragmatisme, Trinitéa s’est toujours refusée à rejoindre la République ou l’Empire des Sith, dont le déclin avait déjà commencé. Cette peur de voir une nouvelle force les gêner ou rejoindre possiblement leurs vieux adversaires à amener à un terrible ultimatum : accepter de devenir vassale à celle-ci, ou subir les désastres de la guerre.

Sachez très chers étudiants, que nous ne devons pas juger les décisions d’antan, rappelez-vous qui nous sommes. L'État trinitien doit rester indépendant et neutre dans la Galaxie. Et c’est pour cela que la guerre est arrivée sur nos mondes. La République et Trinitea se sont affrontés sur quatre fronts différents… Je vais me permettre de prendre un à un ces conflits.

Le premier, et le plus regrettable, a été la cité d’Akua. Notre ambassade sur le monde délicieux d’Aldérande a subi un triste sort. A travers son allié le plus fidèle, la maison Organa, la République a réussi à isoler notre État diplomatiquement, après des mois de manipulation politique. Aucun de nos alliés sur cette planète n’a osé confronter l’injustice que nous allions recevoir, par crainte de subir de même.

La bataille d’Akua a été le fer de lance de cette guerre, notre première défaite en l’an 503 ap. DCH… Les forces unies d’Aldérande ont réussi un blocus de la cité. Obligeant une large partie des civils à partir vers l’ancienne cité de Central, sur le monde froid d’Ilum. Ceux restés sur Aldérande, notamment des militaires et des Gardiens, ont subi l'Évaporation. La résistance s’est d’abord concentrée autour du valeureux maître du temple d’Aldérande et représentant de la maison Barghest : Yor Uzachos. Tenant les attaques durant quelques semaines malgré la perte de ressources et d’hommes, cette bataille était perdue d’avance. Une arme prometteuse de la République a aspiré petit à petit la cité, ravageant notre ville et laissant les protecteurs de la cité sans défense. Les derniers survivants ou les fuyards de l'Évaporation ont été capturés et emprisonnés. Par la suite, ce territoire a été donné aux Organa, bienheureux serviteurs de la République. Ceci conclut l’épisode de la chute d’Akua, ainsi que le pouvoir trinitien sur Aldérande.

La deuxième confrontation, qui s’est passée dans un temps similaire à la bataille d’Akua, a eu lieu sur le monde exotique de Voss. Notre colonie, établie par le sage Maître Hank Nama, a connu un sort très différent du reste. De par sa position diplomatique et géographique, la meilleure manière de prendre la cité de Cap Blanc et son temple a été de la couper du reste. Un embargo s’est créé autour, privant la cité de toutes aides possibles. La famine et les premières maladies se sont déclarés après sept mois, ce qui ne fut guère arrangé par les attaques gormaks de l’époque. Face à la chute imminente de la cité, le maître du temple de Voss et représentante de la maison Bantha, Ceimi Kasheem, s’est rendu à la République. Cap Blanc a dû laisser les troupes ennemies s’installer, et détruire son temple comme symbole de sa résiliation. Les possibles rebelles ont été tués ou emprisonnés ; l’ensemble des Gardiens survivants  capturés, attendant la fin de cette guerre.
La chute d’Akua et l’abdication de Cap Blanc ont été les premières défaites de notre Etat, allant de 503 au milieu de l’année 504. Quelques batailles mineures, notamment dans l’espace sidéral, ont été remportées par nos ancêtres, mais les pertes de deux cités ont créé un vaste déséquilibre de force.

Suite à cela, le Sénat de Trinitea a ordonné la levée de l’ensemble de ses troupes pour une vaste campagne. Le cœur de celle-ci : l’ultime défense de notre monde natal, Illum. De nombreux gardiens, militaires et même réservistes civils sont partis défendre Central. La direction de la flotte et des troupes étant assurée notamment par la prestigieuse maison gardienne des Convor, représentée par Aronrise Mordhal. Il s’agissait de leur siège, il l’est toujours. Mais je digresse.

L’arrivée des républicains fut brutale, tandis que les derniers vaisseaux de civils en fuite, dont ceux d’Akua, partaient vers Horizon et les régions inconnues. Une grande bataille spatiale eut alors lieu, avec de nombreuses pertes des deux côtés. L’adage veut alors qu’un trinitien mort, prenait avec lui dix républicains. Malgré le déséquilibre de puissance, notre volonté et notre détermination a permis de sauvegarder une grande partie de notre territoire, seulement pour un temps. Le siège de Central et ses différentes batailles auront duré plus d’une année.

C’est alors que notre défaite est apparue là où personne ne l’attendait. Un appel à l’aide venant de notre capitale. Horizon était maintenant désignée comme nouveau théâtre de la guerre. La République avait envoyé une expédition symbolique pour prendre Horizon et l’ensemble de nos institutions. Cet appel fut envoyé par le maître du temple d’Horizon, Vem Pentee. L’invasion a cependant perdu une grande partie de ses forces, en essayant de traverser l’Oeil de Shiva.

La quasi-totalité des forces qui défendaient alors Central ont été dépêchés pour arrêter cette nouvelle offensive. Des tensions au sein même des forces de Trinitea se créèrent, rappelant les vieilles hantises de notre État, entre les traditionalistes et les novateurs. Alors que les forces principales partaient défendre Horizon, la perfidie républicaine s’était révélée à nous. Nous ne pouvions pas tenir deux fronts. Une nouvelle conquête de Central fut alors entrepris par la République… Défendre notre monde-capitale ou protéger notre monde-natal ? Le choix fut difficile, beaucoup l’ont regretté. Les troupes partirent pour Horizon et Isile pour cette ultime défense, laissant Central aux mains républicaines.

La cité tombera sans grand mal, vidé de sa population. Les dernières forces protectrices ont été les résilients de la maison Convor. Aucun gardien de cette maison n’a voulu laisser le berceau de notre civilisation aux mains ennemies, et cela entraînera la guérilla des Convor contre les forces Républicaines. Connaissant leurs terres, la résistance Convor leur a permis de survivre et de harceler la République. Néanmoins, une césure s’était créée. Nos frères d’Ilum nous ont perçu comme des traîtres, mais je parlerai de notre réconciliation dans un prochain cours.
La dernière bataille pour Trinitea se déroula sur Horizon, en l'an 506. Nos forces épuisées, nos ressources détruites… Nous étions voués à disparaître. Les dommages des villes n’ont pas été si grands, mais cette courte guerre, menée contre un fragment de la machine de guerre républicaine, avait suffit à dévaster les  ressources et vies de nos ancêtres. Le Sénat de Trinitea entrepris alors les négociations de paix avec la République.

On aurait pu croire que notre état, notre planète, notre civilisation allait disparaître, mais l’un des négociateurs, venant de la vie civile je précise, Nezazu Qohvi, parvint à grandement alléger notre peine. Fin diplomate et grand orateur, il aurait impressionné les négociants républicains. De par sa grandeur, Trinitea fut sauvegardée, et put rester indépendante. Néanmoins, celle-ci devait seulement se cantonner à Horizon. Akua sera donnée aux Organa, Cap Blanc aura disparu, ne laissant qu’une légère ambassade satellite grâce à la reddition du Maître Kasheem. Central devint alors une terre républicaine, perturbée pendant quelque temps encore par la Maison Convor.
Enfin, un tribut de guerre conséquent fut donné à la République comme réparations pour les offenses occasionnées.

Voilà pour aujourd’hui mes chers élèves. Je vous préconise de lire les archives des Maîtres Etrinaa Vash et Udi Maldess pour parfaire ce cours. La guerre entre Trinitea et la République possède encore de nombreux stigmates, physiques comme dans nos villes, mais aussi psychologiques. Nous le verrons par la suite…